En mémoire aux victimes civiles et militaires tuées lors de la libération de Graignes, un mémorial a été érigé à l’intérieur de l’église restée en l’état depuis 1944.
Le 6 juin 1944, vers 2h du matin, 170 parachutistes du 507ème régiment de la 82ème Division Aéroportée américaine atterrissent dans les marais inondés de Graignes, à une vingtaine de kms au sud d’Anfreville, l’endroit prévu.
Après s’être regroupés grâce à leurs « Crikets », ils se dirigent vers le bourg non occupé par les allemands et s’y installent aidés par les habitants, qui les logent, les ravitaillent, les soignent, ils se préparent à la bataille qui parait à tous inévitable, les allemands les ayant repérés et observés. La commune est bouclée. Des tranchées entourent le bourg. L’école sert de poste de commandement et le clocher de poste d’observation.
Les hostilités sont déclenchées le 10 juin dans la soirée, lorsqu’un parachutiste américain abat 2 allemands se dirigeant en side-car vers le bourg. Le lendemain, c’est le dimanche sanglant à Graignes. Vers 10h, alors que les parachutistes assistent à la messe avec les habitants, les allemands lancent une première attaque. Ce n’est qu’au bout de la troisième, un peu avant la tombée de la nuit, qu’ils contrôlent le bourg. Les américains, manquant de munitions, sont obligés de décrocher. Plusieurs d’entre eux sont tués ou capturés. Les autres parviennent à s’enfuir par les marais après s’être cachés. Les prisonniers sont exécutés.
Les allemands, qui ont subi de très lourdes pertes, se vengent en saccageant les maisons dont les habitants ont été expulsés voire exécutés comme l’abbé Leblastier, curé de Graignes.
Graignes est libérée le 12 juillet, après plusieurs tirs d’artillerie de part et d’autre. Une trentaine d’américains sont morts au cours des combats. Un tiers des immeubles sont entièrement détruits, les autres le sont partiellement.